
Le nouveau projet « Eau Source de Vie et Développement à Ruyigi » a débuté ses activités. Le projet prévoit la réhabilitation et l’extension du réseau d’eau potable intercommunal Karaba-Misugi-Kigamba dans les communes de Ruyigi et Butezi en Province de Ruyigi, sur les collines de Nombe, Nyarunazi, Kigamba, Rubaragaza.
La communauté de cette région est confrontée à plusieurs défis dont celui du manque d’eau potable. La colline de Nombe est l’une parmi celles qui sont encore plus dans le besoin. Elle compte 868 ménages. Sur cette colline se trouve une école fondamentale ayant un effectif de 698 élèves, enfants et adolescents confondus. L’école est confrontée à un manque d’eau potable. Ce qui a un impact sur les conditions sanitaires des élèves. Les enfants sont obligés d’aller puiser l’eau à boire dans des ruisseaux pendant les heures de cours. Une situation qui ne favorise ni les parents, ni les enseignants. Les conditions d’hygiène sont très limitées. Seules deux toilettes de secours sont disponibles.
Nkurikiye Pierre Claver, Directeur de l’école fondamentale de Nombe nous décrit la situation. « Cela fait presque 22ans que l’école n’a pas accès à l’eau potable. L’école a commencé en 1998 et mais sans aucun point d’eau potable. Nous utilisons l’eau provenant des ruisseaux. C’est difficile de puiser et stocker l’eau pour tous les élèves, surtout que ce sont ces enfants qui vont puiser l’eau dans des ruisseaux à un kilomètre d’ici. Beaucoup d’enfants tombent malades suite à la consommation de cette eau des ruisseaux.
En plus de cela, nous avons un problème de toilettes. Elles avaient été construites de façon temporaire, sans matériaux durables lors de la création de cette école. Elles n’ont pas tenu longtemps. Actuellement, nous possédons deux latrines de secours. L’hygiène est donc limitée. Une fois qu’on aura accès à l’eau potable, il y aura un changement sur cette école mais aussi dans l’entourage. Ça sera un point de départ vers l’amélioration de la santé des enfants mais aussi des autres conditions de vie car l’eau est source de vie et de développement. » Cela est aussi confirmé par Domicien Hatungimana, chef de colline Nombe. « Les responsables sanitaires nous ont souvent dit que comparablement aux autres collines proches, notre colline enregistre des taux élevés des maladies liées à la consommation de l’eau non potable tels que les vers intestinaux particulièrement pour les enfants. Notre attente est de voir le taux de maladies liés à la consommation de l’eau non potable diminuer sur cette colline.
L’entourage de l’école se trouve aussi dans la même situation. Ndereyimana Denise habite près de l’école. Elle nous dit comment elle vit la situation. «Souvent, les enfants viennent à la maison demander de l’eau à boire. Parfois, ils en trouvent parfois non. Je puise loin, ce qui fait que l’on ne peut pas avoir l’eau en permanence. Pendant la période pluvieuse, les pluies remportent toutes les saletés et l’eau des ruisseaux devient encore plus sale. A ce moment-là, nous profitons de l’eau des pluies qui coule directement du toit. Comprenez-vous combien la situation est délicate » Les parents des enfants attendent avec beaucoup d’espoir le projet et sont prêts à contribuer aux travaux de creusement des tranchées dans lesquelles seront posés les tuyaux d’eau.
« À 6h30, avant d’aller à l’école, je dois aller puiser l’eau que nous utilisons à la maison. Souvent, je me retrouve en retard à l’école et je suis punie. Je ne serai plus en retard à l’école une fois qu’on aura l’eau potable. Quand nous aurons de l’eau potable ici à l’école, je serai plus à l’aise. Je ne serai plus obligé d’aller puiser de l’eau à boire dans les ruisseaux pendant les cours. Avec l’eau potable, je pense que les maladies pourront diminuer. » raconte Nduwayezu Jeanne un des enfants. Les enfants espèrent un changement avec l’arrivée de l’eau potable.
L’école fondamentale de Nombe fait partie des sites qui seront approvisionnés en eau potable. L’eau est source de vie, mais aussi source de développement. Le réseau d’alimentation en eau potable s’étendra sur une distance de 21km. Le projet en approvisionnement d’eau potable qui a commencé en décembre 2020 et qui a une durée de trois ans abordera également d’autres aspects comme l’hygiène et l’assainissement par la mise en place des latrines écologiques, la sensibilisation à l’adhésion aux mutuelles de santé communautaires pour répondre aux difficultés d’accès aux soins de santé et le microcrédit communautaire pour renforcer les ressources économiques des ménages et le pouvoir contributif dans la gestion de l’eau. Le nombre total des bénéficiaires du projet est 1728 ménages. Avec l’appui financier de la Conférence Episcopale Italienne (CEI), en collaboration avec l’AMU ( Azione per un Mondo Unito) et CASOBU et la participation de la communauté locale, l’espoir et la marche vers le développement des communautés sont possibles.
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